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Quelques explications sur l'aspect environnemental de la gestion durable des forêts tropicales dans le Bassin du Congo

19 octobre 2009

L'environnement est un terme vaste dans lequel on

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L'environnement est un terme vaste dans lequel on peut à peu près tout mettre. L'environnement c'est ce qui nous entoure, que ce soit notre jardin, notre ville, notre pays ou notre planète. Lorsque les forestiers s'engagent dans un processus de gestion durable, l'aspect environnemental peut se décliner en plusieurs exemples. Notons tout d'abord que la déforestation, telle qu'on en parle dans les médias, n'est pas la même en Afrique qu'en Amazonie. La modèle Amazonien montre souvent de grandes étendues rasées à blanc donnant place à des cultures d'exportation du type soja, ou à l'élevage extensif. En Afrique, sur les concessions forestières, les populations défrichent davantage de petites parcelles largement inférieures au 1/2 hectare pour y faire de la culture sur brûlis afin de répondre aux besoins de leur famille. Le surplus de leur production, s'il y en a, est orienté principalement vers les grandes villes du pays. Ce qui est plus néfaste pour la forêt c'est la production de charbon, énergie indispensable à des milliers de foyers de la brousse et de la ville sans que les forestiers n'y puissent rien puisque c'est la responsabilité des États de trouver des systèmes énergétiques durables pour leurs populations. Il existe un réel amalgame et une grande confusion entre la fonction et les responsabilités des forestiers par rapport à celles des États chez qui ils exploitent la forêt. En termes de volume, il y a 10 fois plus de bois exploité par les populations pour en faire du charbon. Et malgré les accusations qui leurs sont faites, parfois à tort, les forestiers s'organisent pour aller dans un sens positif. Regardons ensemble les efforts qu'ils déploient pour l'environnement lorsqu'ils se lancent dans la gestion durable.

Dans chaque pays du Bassin du Congo, les exploitants sont soumis à l'élaboration d'un plan d'aménagement dans lequel on trouvera un certain nombre d'éléments en faveur de l'environnement. On peut donner comme exemples :

- Les forêts à haute valeur de conservation (FHVC) : Ce sont des forêts avec une biodiversité typique, rare, ou remarquable. Ces forêts sont délimitées en cartographie numérique (SIG) et des mesures sont prises pour maintenir ou améliorer leur valeur. Par conséquent les zones retenues comme FHVC sur les concessions resteront protégées de tout impact néfaste dû à l'exploitation forestière.

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- Le choix des diamètres d'exploitation : Dans chaque pays du Bassin du Congo il existe dans la législation forestière des diamètres minimum d'exploitation pour chaque essence. Le plan d'aménagement présentera, pour chaque essence, d'une part le volume maximum exploitable, mais aussi le diamètre à partir duquel chaque essence pourra être abattue. Fréquemment, les forestiers s'engagent à ce que certaines essences soit abattues à un diamètre supérieur à celui prévu par la loi. De cette façon, la conservation et la régénération de ces essences resteront toujours suffisantes pour que la forêt puisse se renouveler.

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- Les méthodes d'exploitation forestière à faible impact : Il s'agit par exemple d'optimiser, en les planifiant au plus court, les parcours des engins qui entrent dans la forêt pour sortir les arbres abattus. C'est aussi planifier l'ouverture des parcs à bois en forêt en les minimisant juste pour le nécessaire, et les routes forestières en les dirigeant vers les poches de bois ou en les faisant passer par des savanes. C'est aussi réutiliser au maximum d'anciennes routes ou des zones précédemment ouvertes pour éviter de détruire davantage des aires vierges. En faisant passer les pistes par des savanes, on économise aussi du carburant, donc on aura moins d'émission de CO2, puisque la machine aura plus de facilité et sera plus rapide à ouvrir sa piste. En forêt, les gros arbres et les essences exploitées de petit diamètre sont évités pour qu'ils puissent être l'avenir de la régénération des pistes qui ont été ouvertes, et pour que leur présence participe au maintien de la biodiversité.

- Les arbres semenciers : Afin que chaque essence puisse se régénérer en toute tranquillité, il est prévu qu'un certain nombre d'arbres pour chaque espèce ne soient pas abattus. Ils sont répartis de manière stratégique sur la concession et seront repérables par des marquages visibles et bien spécifiques. Le but est de s'en servir comme semenciers. Ces arbres continueront de fructifier pendant des dizaines d'années, et leurs semences pourront se disperser au gré du vent ou grâce aux animaux, et régénérer ainsi l'essence.

- Les emplacements pour les cultures : Les études concernant l'élaboration du plan d'aménagement et la concertation avec les populations locales, permettront de définir les zones où il est préférable de cultiver. De cette façon, les défrichements sont maîtrisés et minimisés. L'impact des populations sur l'environnement forestier de la concession est donc canalisé et le plus réduit possible.

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Outre le plan d'aménagement, des actions directement ciblées sont possibles comme par exemple :

- La mobilisation contre le braconnage : Pour lutter contre les braconniers qui s'attaquent en particulier à des espèces menacées comme les grands primates, les éléphants, le pangolin géant, etc., les forestiers mettent en place des systèmes qui freinent cette activité. Par exemple, lorsque qu'une poche forestière a été exploitée, on peut barrer ses routes d'accès avec des purges de bois, des fossés, ou des buttes de terre, des chaînes, afin d'empêcher la circulation des véhicules de braconniers.

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Néanmoins, les chasseurs ont souvent un parcours pédestre, par conséquent, la sensibilisation pour éviter de manger de la viande de brousse reste une des meilleures solutions à condition que les populations l'acceptent ! Plusieurs forestiers se sont également engagés sur des investissements pour faire de l'élevage ou de la pisciculture de manière à approvisionner les employés de leur société d'exploitation avec des protéines autres que celles issues de la chasse. Sur tous les véhicules des forestiers engagés dans la gestion durable, vous verrez des autocollants présentant des icônes ou des textes en langues locales, expliquant que le transport d'armes à feu, de matériel de chasse (câbles par exemple), de viande de brousse est interdit sur leurs véhicules. Les chauffeurs des sociétés sont sensibilisés et s'exposent à de lourdes sanctions s'ils ne respectent pas ces règles.

Le recyclage, la gestion des déchets : Les forestiers s'organisent pour diminuer au maximum la pollution qu'il seraient susceptibles d'émettre. Ils font un tri sélectif de leurs déchets; plastiques, métaux, batteries usagées, huiles, carburants, sont récupérés, évacués ou recyclés. La plupart des déchets ménagés sont collectés puis enfouis sur des sites bien précis et géoréférencés en cartographie.

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La gestion des produits de traitement : Lorsque des produits chimiques sont utilisés, pour le traitement des bois par exemple, des équipements spécialisés et des formation adéquates sont fournis aux opérateurs afin de diminuer ou d'éviter tout impact négatif sur la santé ou l'environnement.

Reboisement / plantations écologiques: Il existe des forestiers qui ont mis en place des pépinières afin de reboiser les gares forestières où certaines zones de l'exploitation qui en avaient besoin. Mais il est possible également de planter sur d'anciennes friches à valoriser des plantes du type Jatropha dont les graines une fois pressées donneront de l'huile utilisable pour faire du biocarburant ou du biodiesel.... A quand la bonne odeur de frite qui règnera sur les exploitations forestières quand les véhicules roulant "propre" passeront dans la forêt ?

Beaucoup de ces investissements coûtent cher. Et parfois on pourrait penser que les forestiers remplacent ou devraient remplacer l'Etat. La "taxe de reboisement" que les forestiers payent en RDC devrait servir à reboiser ! mais il n'en est rien, donc ce sont les forestiers qui s'organisent petit à petit à leurs propres frais, s'ils en ont les moyens ! Aujourd'hui, on en est encore davantage au stade de l'expérimentation que de la mise en pratique faute de moyens malheureusement.

Il serait nécessaire quand même de se poser la question : pourquoi les forestiers sont-ils aussi malmenés par l'opinion internationale alors qu'ils sont les seuls aujourd'hui à avoir la volonté et la technique pour faire quelque chose en faveur de l'environnement ? Si les forestiers disparaissent, qui pourra gérer les défrichements sauvages des populations locales dans le Bassin du Congo, qui pourra apporter une issue d'apprentissage et de formation aux populations, qui pourra améliorer l'économie de ces pays qui en ont parfois tant besoin? ... Ce sont les forestiers, il faut les encourager !

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  • Cette page a pour objectif de donner quelques éléments de compréhension sur l'aspect environnemental si important dans ce processus de gestion durable et si cher aux yeux de la planète entière.
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